Jeunes

Apprendre en bougeant

Les bienfaits de l’activité physique sur les capacités d’apprentissage ne sont plus à démontrer. L’apprentissage et l’activité physique sont tout sauf des réalités distinctes: elles peuvent et gagneraient à aller de pair.
C’est par le mouvement que le bébé apprend et se développe, ses mouvements réflexes primitifs devenant peu à peu conscients, lui permettant d’acquérir progressivement de nouvelles compétences.

Le jeune enfant en maternelle continue d’apprendre en bougeant, mais soudain, lorsqu’il entre en primaire, on lui demande de rester assis sur sa chaise et de cesser de bouger pour apprendre. Ce n’est pas naturel, ni profitable en termes d’apprentissage.

Pourquoi obliger les enfants à adopter un rythme où tout se vit dans le mental, sans connexion avec le corps?apprendre-en-bougeant-pdf-adobe-reader-1-bmp

D’après nombre d’études réalisées ces dernières décennies, les résultats scolaires des élèves sont positivement influencés par l’action et le mouvement, grâce auxquels on note aussi une augmentation du désir de réussir. L’activité physique peut améliorer la capacité de l’enfant à apprendre, à traiter l’information, à gérer son stress, à augmenter sa concentration, sa mémoire, son équilibre, à s’adapter plus efficacement à son environnement en augmentant son plaisir d’apprendre et à retrouver sa motivation pour atteindre ses objectifs.
En incitant les enfants à mobiliser tous leurs sens, on leur apprend à faire confiance à leur corps, ce qui induit une nette progression au niveau de leur apprentissage. On peut choisir les mouvements à proposer en fonction de l’objectif à atteindre, qu’il s’agisse de stimuler les compétences en lecture, en écriture, en calcul, la mémorisation, la concentration, la maîtrise du stress, etc.

apprendre-en-bougeant-pdf-adobe-reader-2-bmpOn peut aussi entraîner le cerveau comme les muscles du corps avec des mouvements précis. Il existe différentes méthodes à cet effet, dont la plus populaire est la Brain Gym («Gym du Cerveau»), que la Fondation Nationale d’Education américaine reconnaît comme étant efficace pour améliorer les capacités d’apprentissage. Selon Paul Dennison, son concepteur, le mouvement stimule les mécanismes de la croissance et du changement. Ainsi, dans les années 1980, ce professionnel de l’éducation a montré que les mouvements croisés pouvaient aider les élèves dyslexiques en lecture.

Pour Paul Dennison, les difficultés d’apprentissage sont souvent dues aux méthodes de travail. En effet, dans la plupart des programmes pédagogiques, on impose l’immobilité aux enfants. Au contraire, la Brain Gym propose des exercices de latéralisation et d’allongement musculaire dans le but de simuler les zones cérébrales utiles à l’apprentissage.
Cette méthode d’apprentissage s’organise autour de trois dimensions: gauche-droite, haut-bas
et avant-arrière. Les mouvements latéraux favorisent la pensée, la communication, les idées claires et la facilité à les exprimer. Les postures haut-bas activent l’organisation. Les exercices avant-arrière aident à gérer le stress. En tout, 26 mouvements simples et ludiques sont proposés pour favoriser l’apprentissage, la concentration, la mémoire, la coordination du corps et du mental, la gestion des émotions, la confiance en soi et la relaxation.
Des animations pour découvrir la Brain Gym sont proposées dans les écoles aux élèves et aux enseignants, avec l’acronyme ECAP, facile à retenir:

➔E pour Energétique :

On commence par boire un verre d’eau, car l’eau, indispensable au bon fonctionnement du corps et cerveau, nous rend plus disponible à orienter notre énergie pour apprendre.

➔C pour Clair:

Pour favoriser la concentration et la clarté de pensée, le deuxième exercice consiste à mettre une main sur le nombril, former un U avec l’autre main et placer le pouce et l’index dans la dépression qui se trouve juste sous les clavicules et contre le sternum. Il faut masser ces points pendant 30secondes tout en déplaçant les yeux horizontalement de gauche à droite, puis changer de main et recommencer l’exercice.

➔A pour Actif:

L’action consiste ici à effectuer des mouvements croisés, comme toucher son genou gauche avec son coude droit et vice et versa, ce qui fait travailler ensemble les deux hémisphères du cerveau et aide à la coordination.

➔P pour Positif:

Cet exercice permet de retrouver l’équilibre après un épisode stressant, et de se préparer à l’apprentissage proprement dit en revenant à un état positif. On croise les bras et les jambes et on respire, la langue collée au palais pour l’inspiration. Ensuite, on décroise, pour unifier le corps, les mains jointes par tous les doigts à la hauteur de la poitrine.

Le mouvement de l’éléphant améliore l’écoute, la mémoire et l’orthographe. Il consiste à pencher la tête sur son bras droit étendu devant soi et à suivre du regard ce bras qui dessine dans les airs un huit couché. On fait pareil avec le bras gauche.

apprendre-en-bougeant-pdf-adobe-reader-bmp-for-web-normalQuelle que soit la méthode utilisée, l’éducation par le mouvement a fait ses preuves: elle permet une meilleure communication entre le corps et la tête, trop souvent dissociés artificiellement dans les méthodes pédagogiques traditionnelles. Il ne s’agit pas de modifier le programme scolaire, mais de proposer une nouvelle façon de concevoir la pédagogie qui aide les enfants à apprendre autrement. Cette approche globale favorise aussi bien l’apprentissage que la confiance en soi et le bien-être physique des enfants, comme des moins jeunes d’ailleurs, car il n’y a pas d’âge pour apprendre en bougeant.